L’ordre dans R tronc commun cours. (1ère année lycée/ Tronc commun scientifique)
L’ordre et les opérations dans l’ensemble des réels (L’ordre dans R tronc commun)
Définition
Définition 1
Soient a et b deux réels.
- On dit que a est supérieur ou égal à b et on note a ≥ b si a − b est positif.
- On dit que a est inférieur ou égal à b et on note a ≤ b si a − b est négatif.
Remarque 2
Comparer a et b revient à étudier le signe de leur différence a − b .
Exemple 3
Comparer les deux nombres : a = √6 et b = √3 + √2 − 1.
- On étudie le signe de : a − b
a − b = √6 − ( √3 + √2 − 1 )
= √6 − √3 − √2 + 1
= √3 × √2 − √3 − √2 + 1
= √3(√2 − 1) − (√2 − 1)
= (√2 − 1)(√3 − 1)
Comme √2 − 1 ≻ 0 et √3 − 1 ≻ 0, alors : (√2 − 1)(√3 − 1) ≻ 0. Ceci signifie que a − b ≻ 0, c’est-à-dire a ≻ b.
Donc :
√6 ≻ √3 + √2 − 1
Propriétés de l’ordre et les opérations (L’ordre dans R tronc commun)
Propriété 4
Soient a, b, c et d des éléments de ℝ.
- Si a ≤ b et b ≤ c alors a ≤ c.
- a ≤ b équivaut à a + c ≤ b + c.
- Si a ≤ b et c ≤ d alors a + c ≤ b + d.
- Si c ≻ 0 alors : a ≤ b équivaut à ac ≤ bc.
- Si c ≺ 0 alors : a ≤ b équivaut à ac ≥ bc.
- Si 0 ≤ a ≤ b et 0 ≤ c ≤ d alors 0 ≤ ac ≤ bd.
- Si a et b non nuls et de même signe alors : a ≤ b équivaut à 1/a ≥ 1/b.
- Si a et b sont positifs alors : a ≤ b équivaut à a2≤b2.
- Si a et b sont positifs alors : a ≤ b équivaut à √a ≤ √b.
Exemple 5
Soit n ∈ ℕ. On pose : a = √4n2+1 et b = 2n + 1. Comparer a et b.
- Comme a ≻ 0 et b ≻ 0, alors pour comparer a et b, il suffit de comparer a2 et b2.
On a :
a2 − b2 = (√4n2+1)2 − (2n + 1)2
= 4n2 + 1 − (4n2 + 4n + 1)
= 4n2 + 1 − 4n2 − 4n − 1
= − 4n ≤ 0
Ceci signifie que a2 − b2≤ 0, c’est-à-dire : a ≤ b.
Exemple 6
Soit x et y deux réels tels que : x ≺ y ≺ 3.
- Montrer que : x + y − 6 ≺ 0
- Comparer les nombres : a = x2 − 6x + 1 et b = y2 − 6y + 1
- Montrons que : x + y − 6 ≺ 0.
On a : x ≺ y ≺ 3, c’est équivaut à : x ≺ y et y ≺ 3
ensuite : x ≺ 3 et y ≺ 3 c’est-à-dire : x + y ≺ 6. Donc : x + y − 6 ≺ 0.
- On compare les nombres a et b.
On a :
a − b = (x2 − 6x + 1) − (y2 − 6y + 1)
= x2 − 6x + 1 − y2 + 6y − 1
= x2 − y2 − 6x + 6y
= (x − y)(x + y) − 6(x − y)
= (x − y)[(x + y) − 6]
= (x − y)(x + y − 6)
On sait que : x + y − 6 ≺ 0, et comme x ≺ y ≺ 3 alors x ≺ y, c’est-à-dire : x − y ≺ 0. Ceci signifie que : (x − y)(x + y − 6) ≻ 0.
D’où : a − b ≻ 0 c’est-à-dire : a ≻ b.
Exercice d’applications 7 (L’ordre dans R tronc commun)
a, b et c trois réels.
- Montrer que : a2+ b2 ≥ 2ab
- Déduire que : a2 + b2 + c2 ≥ ab + ac + bc
- Déduire que : a2+ b2 + c2 + d2 ≥ (a + b)(c + d)
Encadrement (L’ordre dans R tronc commun)
Définition 8
Soient a, b et x trois nombres réels.
On dit que a et b encadrent x lorsque
a ≤ x ≤ b
Cette double inégalité est appelée encadrement de x d’amplitude b − a.
Exercice d’application 9 (L’ordre dans R tronc commun)
On considère les nombres réels x, y et z tels que :
2 ≤ x ≤ 4 , −3 ≤ y ≤ 1 et −3/2 ≤ z ≤ −1/2
Trouver un encadrement des nombres suivantes : x − y , x × y et x2 + y2 + z2
- On sait que : x − y = x + (−y).
On a : −3 ≤ y ≤ 1, donc : −1 ≤ − y ≤ 3
par suite : 2 − 1 ≤ x + (− y) ≤ 4 + 3
C’est-à-dire : 1 ≤ x − y ≤ 7
Comme − 3 ≤ y ≤ 1 ceci signifie que y peut prendre des valeurs positives ou négatives (− 3 ≤ y ≤ 1 ou 0 ≤ y ≤ 1), donc on ne peut pas encadrer directement x × y. C’est pour cela qu’on va distinguer deux cas.
1er cas
Si 0 ≤ y ≤ 1 et 2 ≤ x ≤ 4, alors : 0 × 2 ≤ x × y ≤ 1 × 4
donc :
0 ≤ x × y ≤ 4
2ème cas
Si −3 ≤ y ≤ 0 alors : 0 ≤ − y ≤ 3, or : 2 ≤ x ≤ 4, donc : 0 × 2 ≤ x × (− y) ≤ 3 × 4
C’est-à-dire : 0 ≤ − xy ≤ 12, d’où : − 12 ≤ xy ≤ 0.
Finalement :
− 12 ≤ xy ≤ 4
- On a : 2 ≤ x ≤ 4 alors : 4 ≤ x2 ≤ 16 (1)
D’autre part, on a : −3/2 ≤ z ≤ −1/2 alors : 1/4 ≤ z2 ≤ 9/4 (2)
Comme − 3 ≤ y ≤ 1 alors : − 3 ≤ y ≤ 0 ou 0 ≤ y ≤ 1
par suite : 0 ≤ y2 ≤ 9 ou 0 ≤ y2≤ 1 d’où : 0 ≤ y2 ≤ 9 (3)
En ajoutant membre à membre des doubles inégalités (1), (2) et (3), on obtient :
17/4 ≤ x2 + y2 + z2 ≤ 109/4
Intervalles de ℝ (L’ordre dans R tronc commun)
Intervalles bornés
Le tableau ci-dessous résume les quatre types d’intervalles bornés.
Exemple 10
- − 3 ≤ x ≤ 7 équivaut à : x ∈ [−3, 7]
- 2 ≺ x ≤ 6 équivaut à : x ∈ ]2; 6]
- 0 ≤ x ≺ 6 équivaut à : x ∈ [0; 6[
Exemple 11
Ecrire les ensembles suivantes sous la forme des intervalles.
A = {x ∈ ℝ/ 1 ≤ −3x + 4 ≤ 2}
B = {x ∈ ℝ/ −1 ≺ 2x−1/4 ≺ 3}
Intervalles non bornés
Exemple 12
- x ≥ 3 équivaut à : x ∈ [3; +∞[
- x ≺ −5 équivaut à : x ∈ ]−∞; −5[
Exemple 13
Résoudre dans ℝ les inéquations suivantes :
(I1) : 3x + 1 ≥ 6, (I2) : −5x + 4 ≻ 19, (I3) : x/2 + 1 ≤ 2x
Remarque 14
- +∞ se lit »plus l’infini »
- L’ensemble des nombres réels ℝ est l’intervalle ]−∞, +∞[.
- −∞ et +∞ ne sont pas des nombres.
- L’ensemble vide ne contient aucun élément, il se note ∅.
Intersection d’intervalles
Définition 15
Soient I et J deux intervalles de ℝ. Les réels qui sont à la fois dans l’intervalle I et dans l’intervalle J sont dans l’intersection des intervalles I et J. Elle se note I ∩ J. (∩ : se lit inter)
Exemple 16
Déterminons I ∩ J avec I = ]−3, 2] et J = [0; 4].
- Pour visualiser cette intersection, on peut représenter les intervalles I et J sur un même axe gradué.
L’intersection des deux intervalles est la zone de l’axe gradué où les deux couleurs se superposent. Ainsi I ∩ J = [0; 2].
- Déterminons I ∩ J avec I = [−3; −1] et J = [1; 4].
I ∩ J = ∅
car les ensembles I et J n’ont pas de zone en commun.
Union d’intervalles
Définition 17
L’union de deux intervalles de ℝ est l’ensemble des réels appartenant au premier ou au second intervalle. L’union (ou réunion) de I et de J se note I ∪ J. (∪ : se lit union)
Exemple 18
- Déterminons I ∪ J avec I = ]−3, 2] et J = [0; 4].
Les nombres de l’union sont les nombres qui appartiennent au moins à l’un des deux intervalles. Il s’agit donc de la zone de l’axe gradué marquée soit par l’intervalle I soit par l’intervalle J. Ainsi I ∪ J = ]−3, 4].
- Déterminons I ∪ J avec I = [−3; −1] et J = [1; 4].
I ∪ J = [−3; −1] ∪ [1; 4]
Exemple 19
Déterminer :
- [−3; 4] ∩ [2; 9]
- ]−∞; 5] ∪ ]3; +∞[
- [−11; −8] ∩ [−7; −1]
- ]−1; −2/3[ ∪ [1/2; 1[
Valeur absolue et distance
Valeur absolue
Définition 20
Soit x un réel et M le point d’abscisse x de la droite des réels d’origine O. La valeur absolue de x est la distance OM; on note ∣x∣ = OM.
Et par suite :
∣x∣ = { x si x ≥ 0 et −x si x ≤ 0
Exemple 21
- ∣2 − √3∣ = 2 − √3, car 2 − √3 ≻ 0.
- ∣√5 − 3∣ = −(√5 − 3) = 3 − √5, car √5 − 3 ≺ 0.
- ∣x − 1∣ = { x − 1 si x ≥ 1 et −x + 1 si x ≤ 1
Propriété 22
- La valeur absolue d’un nombre est toujours positive ∣x∣ ≥ 0.
- √x2 = ∣x∣
- Un nombre est son opposé ont la même valeur absolue : ∣x∣ = ∣−x∣.
Propriété 23
Soit x et y deux réels.
- ∣x − y∣ = ∣y − x∣
- ∣x × y∣ = ∣x∣ × ∣y∣
- ∣x/y∣ = ∣x/y∣ , (y ≠ 0)
- ∣x + y∣ ≤ ∣x∣ + ∣y∣
- ∣x∣ = a si et seulement si x = a ou x = −a avec a ≥ 0.
- ∣x∣ = ∣y∣ si et seulement si x = y ou x = −y.
Exemple 24
- Déterminer les valeurs de x pour lesquelles ∣x − 3∣ = 4.
Soit x ∈ ℝ.
∣x − 3∣ = 4 ⇔ x − 3 = 4 ou x − 3 = −4
⇔ x = 3 + 4 ou x = 3 − 4
⇔ x = 7 ou x = − 1
Les valeurs de x sont 7 et −1.
Exemple 25
Résoudre dans ℝ les équations suivantes :
(E1) : ∣x − 2∣ = 0 , (E2) : ∣3x + 1∣ = 4 , (E3) : ∣2x − 5∣ = −1 et (E4) : ∣3x − 1∣ = ∣x − 1∣
- Soit x ∈ ℝ.
∣x − 2∣ = 0 ⇔ x − 2 = 0 ⇔ x = 2
Donc l’ensemble des solutions de l’équation (E1) est :
S = {2}
- Soit x ∈ ℝ.
∣3x + 1∣ = 4 ⇔ 3x + 1 = 4 ou 3x + 1 = −4
⇔ 3x = 3 ou 3x = −5
⇔ x = 1 ou x = −5/3
Donc l’ensemble des solutions de l’équation (E2) est :
S = {−5/3, 1}
- Comme −1 ≺ 0 et ∣2x − 5∣ ≥ 0, ceci signifie que l’équation (E3) n’admet aucune solution dans ℝ. Donc :
S = ∅
- Soit x ∈ ℝ.
∣3x − 1∣ = ∣x − 1∣ ⇔ 3x − 1 = x − 1 ou 3x − 1 = − (x − 1)
⇔ 3x − x = 1 − 1 ou 3x − 1 = −x + 1
⇔ 2x = 0 ou 3x + x = 1 + 1
⇔ x = 0 ou 4x = 2
⇔ x = 0 ou x = 1/2
Donc l’ensemble des solutions de l’équation (E4) est :
S = {0, 1/2}
Distance entre deux réels
Définition 26
Soient a et b deux réels. A et B deux points de la droite réels respectivement d’abscisses a et b. La distance entre a et b est la valeur absolue de leur différence : AB = ∣a − b∣ = ∣b − a∣.
Valeur absolue et intervalles
Propriété 27
Soient x ∈ ℝ et a ∈ ]0, +∞[ .
- ∣x∣ ≤ a si et seulement si −a ≤ x ≤ a. (c’est-à-dire : x ∈ [−a; a]).
- ∣x∣ ≥ a si et seulement si x ≥ a ou x ≤ − a. (c’est-à-dire : x ∈ ]−∞; −a] ∪ [a; +∞[).
Exemple 28
Déterminer l’ensemble des réels x dans chaque cas.
- Soit x ∈ ℝ.
∣x − 2∣ ≤ 3/4 ⇔ −3/4 ≤ x − 2 ≤ 3/4
⇔ −3/4 + 2 ≤ x ≤ 3/4 + 2
⇔ 5/4 ≤ x ≤ 11/4
⇔ x ∈ [5/4; 11/4]
- Soit x ∈ ℝ.
∣2x − 1∣ ≥ 3 ⇔ 2x − 1 ≥ 3 ou 2x − 1 ≤ −3
⇔ 2x ≥ 4 ou 2x ≤ −2
⇔ x ≥ 4/2 ou x ≤ −2/2
⇔ x ≥ 2 ou x ≤ − 1
⇔ x ∈ [2, +∞[ ou x ∈ ]−∞, −1]
⇔ x ∈ ]−∞, −1] ∪ [2; +∞[
- Soit x ∈ ℝ.
1/2 ≤ ∣x − 1/2∣ ≺ 2 ⇔ 1/2 ≤ x − 1/2 ≺ 2 ou 1/2 ≤ − (x − 1/2) ≺ 2
⇔ 1/2 + 1/2 ≤ x ≺ 2 + 1/2 ou 1/2 ≤ −x + 1/2 ≺ 2
⇔ 1 ≤ x ≺ 5/2 ou 1/2 − 1/2 ≤ −x ≺ 2 − 1/2
⇔ 1 ≤ x ≺ 5/2 ou 0 ≤ −x ≺ 3/2
⇔ 1 ≤ x ≺ 5/2 ou −3/2 ≤ x ≺ 0
⇔ x ∈ [1; 5/2[ ou x ∈ ]−3/2; 0]
⇔ x ∈ ]−3/2; 0] ∪ [1; 5/2[
Les approximations
Définition 29
Soit x un réel tel que a ≤ x ≤ b ou a ≺ x ≤ b ou a ≤ x ≺ b ou a ≺ x ≺ b.
- Le réel a est appelé une valeur approchée par défaut de x à b − a près.
- Le réel b est appelé une valeur approchée par excès de x à b − a près.
Exemple 30
On considère l’encadrement suivant 2, 645 ≤ √7 ≤ 2, 646 donc :
- Le nombre 2, 645 est une valeur approchée par défaut de √7 à 10−3 près.
- Le nombre 2, 646 est une valeur approchée par excès de √7 à 10−3 près.
Définition 31
Soient x, a et r trois réels, r est positif.
Si ∣x − a∣ ≤ r ou ∣x − a∣ ≺ r, on dit que a est une valeur approchée de x à r près.
Exemple 32
On a ∣√5 − 2,33∣ ≤ 0, 01, donc : 2, 33 est une valeur approchée de √5 à 0, 01 près.
Définition 33 (L’approximation décimal)
Si x est un réel et N est un entier relatif alors il existe un entier naturel p tel que :
N × 10−p ≤ x ≤ (N + 1) × 10−p
- Le nombre décimal N × 10−p est dit approximation décimal par défaut de x à 10−p.
- Le nombre décimal (N + 1) × 10−p est dit approximation décimal par excès de x à 10−p.
Exemple 34
Déterminer une approximation décimale par défaut pour √10 à 10−2.
- On a : √10 ≃ 3, 16227766, c’est une valeur approchée pour √10 donc : 3, 16 ≤ √10 ≤ 3, 17
ensuite : 316 ≤ 102√10 ≤ 317, c’est-à-dire : 316 × 10−2 ≤ √10 ≤ (316 + 1) × 10−2.
Donc 316 × 10−2 = 3, 16 est une approximation décimale par défaut pour √10 à 10−2.
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