L’économie est une discipline complexe et fascinante qui étudie la manière dont les individus, les entreprises et les sociétés allouent leurs ressources limitées pour satisfaire leurs besoins et leurs désirs. Deux branches fondamentales de l’économie se concentrent sur différents niveaux d’analyse : la microéconomie et la macroéconomie.
Introduction à la macroéconomie
Dans cet article, nous explorerons ces deux domaines en mettant en évidence leurs différences et leurs interconnexions. Nous plongerons également dans l’origine de l’approche macroéconomique, en soulignant les raisons qui ont conduit à son développement.
1. Microéconomie et macroéconomie
Quand on fait de l’analyse économique, on fait soit de la macroéconomie soit de la microéconomie.
La microéconomie
La microéconomie est la branche de l’économie qui analyse le comportement économique au niveau des entités individuelles qui sont le consommateur et le producteur. L’analyse microéconomique saisit ainsi la réalité économique à partir de l’individu.
Elle a été développée essentiellement par l’école néoclassique (ou marginaliste) qui étudie le comportement du consommateur et du producteur, chacun considéré individuellement. Si la règle est valable pour un consommateur, elle est supposée l’être pour tous les autres consommateurs. De même, si elle est valable pour un producteur, elle l’est pour tous les producteurs.
Le but de la microéconomie est de trouver l’équilibre de marché, autrement dit le prix qui équilibre l’offre et la demande sur le marché. La construction néoclassique se base sur la réalisation automatique de l’équilibre :
- Sur chacun des marchés de concurrence pure et parfaite, il y a une offre et une demande et l’ajustement entre les quantités offertes et les quantités demandées. Se fait par le jeu de la flexibilité des prix.
- Cette flexibilité entraîne automatiquement l’équilibre c’est-à-dire l’échange d’une quantité de marchandises, de travail ou de capital à un certain prix qui est le prix d’équilibre. L’équilibre est réalisé non seulement au niveau de chaque marché particulier mais aussi au niveau de l’économie en général (équilibre général Walras-partiel).
- Les néoclassiques partent donc de l’hypothèse que le consommateur et le producteur sont des individus rationnels qui, dans un premier temps, arrivent à l’équilibre au moyen d’une démarche d’optimisation sous contrainte.
- Dans un deuxième temps, l’équilibre du marché est réalisé par le jeu de la flexibilité des prix qui permet d’égaliser l’offre et la demande.
Dans la mesure où l’équilibre est réalisé automatiquement, l’analyse microéconomique ne prend pas en considération les agents extérieurs au marché comme l’Etat et la banque centrale, alors que ces agents peuvent modifier les équilibres par leur action.
La macroéconomie
La macroéconomie analyse les comportements économiques à l’aide de grands agrégats tels que la production globale, la consommation, l’investissement, le chômage et l’inflation ainsi que l’étude des relations existant entre ces agrégats, par exemple les modifications du volume de l’épargne et ses incidences sur le niveau de l’investissement et de la consommation.
On n’est plus dans une logique individuelle mais dans une logique de groupe : on parle alors des épargnants, des investissements, des consommateurs etc.… et des interactions entre ces différents groupes.
L’approche macroéconomique donne donc une vision globale de la vie économique, et traite des grands problèmes de société tels que la croissance, le chômage, l’inflation, la répartition des revenus, ainsi que du rôle de l’Etat et des politiques économiques.
Contrairement à la microéconomie, la macroéconomie suppose que :
- Le résultat des actions individuelles, même si elles sont rationnelles, n’aboutit pas forcément à l’optimum, et
- Le libre-jeu du marché ne suffit pas toujours à réguler l’activité économique.
- Bien au contraire, la loi de l’offre et de la demande peut conduire à des déséquilibres durables, ce qui explique l’intervention de l’Etat et le rôle des politiques économiques dans le court et moyen terme.
L’analyse macroéconomique s’inscrit donc dans le court et moyen terme (« à long terme, nous sommes tous morts», J.M Keynes), alors que l’analyse microéconomique d’inscrit dans le long terme avec la recherche d’équilibres stables en longue période.
2. Origine de l’approche macroéconomique
Dès le 17ème siècle, un certain nombre d’économistes ont adopté une approche globale de l’économie : Pierre De Boisguillebert (fin du 17ème siècle) et Thomas R. Malthus au début du 19ème siècle. Mais l’analyse macroéconomique moderne a été fortement marquée par l’économiste anglais John Maynard Keynes. L’auteur publie son ouvrage «la théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » en 1936, alors que les Etats-Unis et de nombreux pays européens sont plongés dans une crise économique sans précèdent. Pour Keynes, les prix ne peuvent plus jouer leur rôle dans l’ajustement entre l’offre et la demande et permettre ainsi le retour à l’équilibre parce qu’ils sont rigides. L’ajustement se fait alors par la diminution des quantités produites, et l’équilibre de plein emploi n’est plus réalisé.
Keynes introduit ainsi pour la première fois la notion d’équilibre de sous-emploi :
- Il pense que le sous-emploi résulte d’une baisse de l’investissement qui résulte elle-même du faible niveau de la demande anticipée par les entrepreneurs.
- Pour relancer la croissance, et par conséquent pour réduire le chômage, Keynes a développé l’idée selon laquelle il fallait une force supérieure au marché qui puisse intervenir de façon à relancer la demande et rétablir l’équilibre.
Cette force supérieure au marché est l’intervention de l’Etat qui dispose de plusieurs moyens d’action :
- La politique budgétaire permet, en augmentant les dépenses de l’Etat, de financer des investissements publics (politique des grands travaux) qui permettent de distribuer des revenus, de créer des emplois et donc d’activer la demande.
- La politique fiscale permet d’assurer une certaine distribution des revenues en favorisant les catégories les plus démunies qui consacrent une plus grande partie de leur revenu à la consommation.
- La politique monétaire, enfin, doit favoriser la circulation d’une quantité assez abondante de monnaie pour absorber la production et maintenir un taux d’intérêt assez bas de nature à encourager l’investissement.
L’Etat et banque centrale possèdent donc un certain nombre d’instruments pour remédier aux déséquilibres des marchés même si c’est à court terme.
La théorie keynésienne met ainsi en évidence le rôle actif des politiques économiques sur le marché et la nécessité de construire une politique économique qui a comme objectif une amélioration du bien-être de la société et des individus qui la composent.
Dans les années 50 et 60, la macroéconomie Keynésienne était devenue dominante, ce qui a même obligé les économistes libéraux (monétaristes et nouveaux classiques) à adopter une partie de ses outils.
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