La pensée économique de l'antiquité grecque

La pensée économique de l’antiquité grecque

La pensée économique de l’antiquité grecque. Résumer sur la pensée économique de l’antiquité grecque.

  • La réflexion économique apparait d’abord en Grèce antique et en Chine antique, là ou une production marchande et une économie monétaire semblant avoir été développées en premier.
  • Le mot économie vient d’ailleurs du grec (de oikos «οίκος», loger, la maison, notamment en tant qu’une unité sociale et économique, et nomós «νομός» , droit, la loi).
  • Parmi les penseurs, souvent philosophes, qui se sont intéressés à l’économie, Platon et son élève Aristote sont probablement les plus connus. Les philosophes grecs subordonnent l’économie à la politique : c’est l’art d’administrer ses biens ou sa cité.
  • La science économique n’existe pas, au contraire de la science politique, qui se rapporte à la cité et est considérée par bien des Grecs comme la première des sciences.
  • L’économie, que l’on envisage uniquement centrée sur l’individu, est souvent vue de façon suspecte, et comme une activité servile. On peut observer la place de l’économie dans la société antique et comment elle était perçue à ses débuts à partir de quatre figures : Thalès, Xénophon, Platon et Aristote.

Les penseurs Grecs

Socrate (470-399 av.J.-C)

Socrate
Socrate

Socrate par le témoignage de sa vie faite de détachement et de pauvreté, dénonce l’individualisme extrême des Sophistes et l’exaltation de la richesse qui attache l’homme à quelque chose d’inférieur à lui-même. Son enseignement oral (il n’a laissé aucun écrit) s’attache à restaurer la notion de nature humaine en tant qu’ensemble de normes raisonnables et morales de nature supérieur, et influencera de manière directe la pensée de Platon et d’Aristote.

Xénophon (426-355 av.J.-C)

Xénophon
Xénophon
  • Xénophon est, comme Platon, un disciple de Socrate. Il mérite de figurer dans l’histoire de la pensée économique, non seulement parce qu’il est le premier à employer ce terme, mais encore parce qu’il y consacre plusieurs ouvrages.
  • « L’Économique » retrace un dialogue entre Socrate et Ischomaque (un riche propriétaire athénien du ve siècle av. J.-C., personnage principal de la seconde partie de l’Économique de Xénophon), autour d’un thème unique, celui de l’administration d’un domaine agricole. On retrouve l’idée selon laquelle la pensée économique antique est intimement liée à l’administration domestique. L’ouvrage comprend aussi des développements sur les stratégies d’accroissement des richesses : ainsi le père d’Ischomaque dit acheter des terres à bas prix pour les revendre bien plus chers après les avoir défrichées. L’art ou la science de l’économie est celui du bon gestionnaire.
  • Tandis que bon père se sait ce qui est bon pour l’administration d’une cité, le rôle revient à la femme d’entretenir la maison (oikos).
  • La politique est vue comme l’affaire des hommes, tandis que le travail est réservé aux seuls esclaves.
  • « Les Revenus » est un ouvrage où Xénophon propose de multiplier les exploitations agricoles et industrielles, et d’exploiter à plein rendement les mines d’argent. A cette occasion, il aborde (mais de façon peu approfondie) des concepts comme ceux de la demande et de la valeur des biens, ainsi que le rapport qu’ils entretiennent entre eux. « Principe du lien entre niveau de demande et inflation »
  • Les ouvrages de Xénophon portent sur la manière de bien gérer un domaine agricole, c’est-à-dire sur l’économie domestique, même si « Les Revenus » montre que ces enseignements sont applicables ailleurs et situe l’économie comme l’art de satisfaire les besoins d’une société.

Platon (né en 428/427 av. J.-C. et mort en 348/347 av. J.-C.)

  • Platon à travers son dialogue « La République » expose sa vision de l’utopie et se trouve entraine à aborder l’économie comme gestion des biens et des personnes de la façon la plus juste possible dans la cité idéale. Il défend ainsi l’idée d’une société divisée en trois classes « magistrats-philosophes », « gardiens » et « travailleurs-producteurs », en ordre décroissant où le droit de propriété n’est réservé qu’à la classe inférieure des « producteurs » tandis que les autres classes ne doivent pas être tentées par l’accumulation des richesses.
  • Le philosophe sait que la cité est supérieure à l’individu ; pour préserver son équilibre et parvenir au plus haut degré de la vertu politique, il est nécessaire de poser une limitation de la fortune et des biens de chacun. Il expose de cette façon une forme d’organisation sociale basée sur la communauté des biens et propose même dans « Les Lois » un partage égalitaire de la terre. L’économie platonicienne cherche ainsi à régir la répartition des ressources, et ce à une fin politique.
  • L’économie pour Platon se rapprocherait plutôt de savoir-faire ; il n’en demeure pas moins que ses tentatives d’organisation d’une cité parfaite impliquent souvent des préoccupations qui sont purement de l’ordre de la science économique telle qu’on la connait aujourd’hui.

Aristote (384-322 av. J.-C.)

Aristote
  • Chez Aristote on trouve une place beaucoup plus importante consacrée à l’économie : de ce point de vue c’est un auteur fondamental dans l’Antiquité, qui aura une très grande influence durant toute la période médiévale. Il montre avec « Les Économiques » la différence fondamentale entre l’économique et la chrématistique (en grec «khrêma» : la richesse, la possession ; c’est l’art de s’enrichir, d’acquérir des richesses).
  • Selon lui, l’accumulation de la monnaie pour la monnaie est une activité contre nature et qui déshumanise ceux qui s’y livrent : il condamne le gout du profit et l’accumulation de richesse. Le commerce substitue l’argent aux biens ; l’usure créée de l’argent à partir de l’argent ; le marchand ne produit rien : tous sont condamnables d’un point de vue philosophique.
  • Au contraire, l’agriculture est le « métier » permettent de fonder une économie naturelle où les échanges et la monnaie servent à satisfaire les besoins de chacun, ce qu’il valorise. Il garde toujours le souci d’agir conformément à la nature. Celui-ci fournit «la terre, la mer et le reste » : l’économique est ainsi l’art d’administrer, d’utiliser les ressources naturelles, totalement à l’opposer de l’art d’acquérir et de posséder.

Aristote ne sépare pas l’économique du social

  • De fait, l’échange, basé sur la monnaie, est toujours envisagé chez Aristote comme permettant de renforcer le lien social : il établit son inexistence dans la tribu (où seul le troc existe) et son apparition avec la cité, c’est-à-dire la société.

Ayoub Matioui

Économiste de formation et professeur d'économie ; avec l'aide de mon équipe, nous aidons les étudiants et élèves en difficulté concernant la compréhension des cours entretenus en classes. Aussi, nous mettons en place une stratégie d'orientation pour les étudiants souhaitant développer leurs connaissances acquises et voulant se projeter dans le monde de la communication et de l'information.

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